Pourquoi ce blog ?

J e n’avais pas prévu de le faire : Moi, mes livres et l'ailleurs. C réer un blog, me dévoiler, entretenir un espace semi-public où je ...

vendredi 30 mai 2025

SURPRISE AU JARDIN



Il y a des jours comme ça, où le bonheur tient dans une barquette improvisée.


Aujourd’hui, c’était le cas.


En flânant dans le jardin (oui, en théorie c’était pour étendre le linge, mais chut), mon regard s’est arrêté sur une petite touche rouge entre deux touffes d’herbe.


Des fraises.


DES FRAISES !


Chez moi. Dans MON jardin. Et le plus fou ? Je ne savais même pas que j’en avais planté.


(Spoiler : je n’en ai jamais planté.)


Elles ont poussé toutes seules, comme ça, les petites coquettes.


Un cadeau de la nature. Ou d’un oiseau jardinier, va savoir.


Bref, elles étaient là. Rouges, dodues, sucrées.


Et moi ? J’étais comme une gosse à Noël. Toute fière, toute guillerette, en train de faire une danse de la fraise sur la terrasse.


Ce soir, c’est salade de fraises maison.


Et j’ai un sourire idiot rien qu’à l’idée.


Moralité ?


La vie est parfois plus généreuse qu’on ne le pense.


Et les meilleures surprises sont souvent celles qu’on n’attend pas (surtout quand elles se mangent 😋).



Tya M.🍓


      

mercredi 28 mai 2025

Super Maman (sans cape mais avec des cernes)

Ce week-end, les mamans étaient à l'honneur.
Alors forcément, j’ai eu envie d’écrire quelque chose sur le quotidien d’une mère au foyer (que je connais très très bien 😜). Voici donc une petite fiction… pas si fictive que ça.



Parfois, elle se demandait ce que ça ferait… juste une journée. Une seule.
Sans qu’on l’appelle toutes les 6 minutes. Sans entendre « Maman ? » avec des variantes allant du geignement dramatique au cri d’urgence vitale pour un lacet défait.
Une journée sans avoir à couper une pomme en huit, sans chercher une chaussette droite ni une motivation gauche.

Elle adorait ses enfants. Vraiment. À s’en user le corps et l’âme.
Mais parfois… elle rêvait d’un hôtel. D’un lit king size sans peluche, sans tache de compote, sans petit pied glacé dans le dos à 5 h du matin.
Elle rêvait de silence. Un vrai. Pas celui qui précède une bêtise monumentale.
Juste… le calme. Le rien.

Parce que la vérité, c’est que ce n’était pas qu’une maman.
C’était une armée. Une brigade d’intervention, de secours, d’amour inconditionnel.
Elle était multitâche.
Pédiatre, cuisinière, psy, négociatrice internationale (« tu prêtes ta voiture à ton frère ou je te confisque ton doudou »), décoratrice d’intérieur (quand elle ramassait les lego à la cuillère), prof de maths sans le salaire, femme de ménage sans congés, et médiatrice conjugale quand son mari soupirait en disant : « j’suis crevé ce soir ».

Elle avait quatre enfants. Un mari. Un chat psychopathe. Et 0 minute à elle.

La journée commençait par des tartines brûlées et un bébé accroché à la hanche comme un koala sous anxiolytiques.
Elle jonglait entre les devoirs, les couches, les taches de chocolat et les « je t’aime maman » criés la bouche pleine.

Elle n’avait pas de pause déjeuner.
Ses repas se prenaient debout, à moitié froids, pendant qu’un des enfants lui demandait si « les mammouths étaient végétariens » et qu’un autre lui confiait qu’il avait peut-être mangé un vers de terre, mais pas exprès.

Il arrivait qu’elle s’énerve, oui. Qu’elle crie même. Mais dès que le petit dernier l’appelait “mamou” avec sa bouche pleine de bave et d’amour… elle fondait.

C’était beau. Épuisant. Chaotique. Merveilleux.

Mais parfois, elle pensait à son corps.
Ce corps qu’on tripote pour vérifier la température, qu’on tire pour obtenir un câlin, qu’on bouscule dans le couloir, qu’on ignore aussi.
Un jour, elle a dit à son mari : « Je suis aussi une femme, tu sais. »
Il lui a répondu "T’as pas oublié de racheter du dentifrice j’espère ? Je suis crevé."
Elle a eu envie de lui coller un biberon entre les omoplates.

Parce qu’elle aussi était crevée.
Crevée mais vivante.
Avec des envies qui n’ont rien à voir avec les compotes bio ni les listes de fournitures scolaires.
Avec des fantasmes, des rêves, des élans de fuite aussi.

Mais malgré tout, chaque jour, elle remettait sa cape invisible.
Elle réparait des cœurs brisés par une dispute de billes.
Elle recollait des morceaux de moral d’adolescent dans une crise existentielle ("Mais pourquoi j’existe, si c’est pour aller au lycée ?").
Elle lavait, rangeait, réconciliait.
Et le soir, quand tout le monde dormait enfin, elle s’asseyait dans le silence.
Juste pour respirer. Une minute.

Elle se disait qu’elle était fatiguée.
Qu’elle donnerait tout pour une nuit complète, un compliment, un massage, un regard qui dit : « je te vois ».
Et puis un petit bruit dans le couloir, une voix endormie :
« Maman ? »
Elle soupira, déjà prête à repousser la couette, les pieds en quête du sol froid.
Mais une main douce se posa dans son dos.
« Repose-toi, j’y vais », murmura son mari, en déposant un baiser léger sur son front.
Un geste simple. Une phrase douce.
Et soudain, elle se souvenait pourquoi elle l'aimait.

Être mère au foyer, ce n’était pas un métier.
C’était un don de soi. Un effacement.
Mais aussi, une forme d’amour si brut, si viscéral, qu’aucune fatigue, aucune lassitude, ne pouvait vraiment en ternir la lumière.
Et même si personne ne lui demandait jamais comment s’était passée sa journée…elle ne changerait sa place pour rien au monde.

Mais bon sang, parfois, elle aimerait qu’on la remercie.
Et qu’on la laisse faire pipi tranquille.


Tya M.





samedi 24 mai 2025

💐 Bonne fête à toutes les mamans 💐


Être maman, c’est un boulot à plein temps.

Sans RTT, sans pause-café (en tout cas, jamais chaude), sans manuel d’instruction.

C’est dire "non" dix fois, répéter cent fois, s’inquiéter mille fois…
Et aimer. Toujours. Même quand on est fatiguée, même quand on doute.

C’est être là.
Pour les bobos et les fous rires, pour les colères du soir et les câlins du matin.
Pour les devoirs bâclés, les chaussettes perdues, les chagrins inexplicables.
Pour les bras qui rassurent, les yeux qui surveillent, les cœurs qui pardonnent.

On les voit grandir, nos petits bouts.
Et un jour, sans prévenir, ils deviennent de grands bouts.
Mais on reste là. Différemment. Silencieusement. Mais là.

Alors avec un jour d'avance, à vous toutes :
Mamans câlines, mamans fatiguées, mamans solo, mamans rock’n roll, mamans d’adoption, mamans de cœur, mamans au ciel et mamans dans la vie —

Bonne fête.
Vous êtes précieuses.
Vous êtes puissantes.
Et surtout… vous êtes irremplaçables. 💛


Tya M



jeudi 22 mai 2025

Une des reines du suspense : Mary Higgins Clark



Il y a des livres qui se lisent. Des livres qu’on aime. D'autres qui se dévorent.

Et puis il y a ceux qui nous volent nos nuits sans le moindre remords.
Ceux qui se vivent.

Ceux de Mary Higgins Clark font partie de cette dernière catégorie à mes yeux

.Je ne compte plus les fois où je me suis dit “allez, juste un chapitre”, et où je me suis retrouvée à 4h du matin, en pyjama, la lampe de chevet encore allumée et le cœur en vrac à tourner la dernière page en silence.

Ses héroïnes sont fortes, intelligentes, humaines.
Ses intrigues, parfaitement ficelées.
Et moi ?
Moi, je suis accro.

C’était addictif. Merveilleusement addictif.
Un genre d’enquête dans lequel je plongeais avec un plaisir presque coupable.
Ses histoires tenaient plus que du roman : elles nous entraînaient, sans qu'on s'en aperçoive, dans une toile de secrets, de faux-semblants, de frissons doux et de dénouements inattendus.

Chaque fois, je croyais avoir deviné…
Et chaque fois, je refermais le livre avec cette phrase magique :
"Mais comment elle a fait ça, encore ?"

C’est simple : si j’ai une passion pour les enquêtes, les mystères, les recoins sombres de l’âme humaine…
C’est probablement de sa faute. (Et un peu de celle de mes nuits blanches aussi, j’avoue.)

Mary Higgins Clark, c’était le suspense en talons, l’élégance du frisson, l’art de te tenir en haleine jusqu’à la toute dernière ligne.

Alors aujourd’hui, j’avais juste envie de lui dire merci.
 
Merci pour les heures volées au sommeil.
Pour les pages qu’on tourne frénétiquement.
Pour cette sensation de ne pas pouvoir lâcher. Merci pour les frissons, les nuits blanches, les héroïnes inoubliables.
Merci pour m’avoir fait aimer les enquêtes, le suspense, les rebondissements.
Vous restez ma reine du suspense.
Et mes étagères vous gardent précieusement.

Tya M.



mercredi 21 mai 2025

Ce silence qui reste – la perte d’un enfant



Le réveil n’avait pas sonné. Plus besoin. Elle ne dormait plus. Juste des heures qui passaient dans l’obscurité, les yeux ouverts ou presque, à écouter battre un cœur qu’elle n’entendait plus. Elle ne rêvait plus non plus. Depuis ce jour. Celui où le monde avait basculé dans l’irréversible. Depuis qu’elle était devenue cette femme à qui l’on disait : « prenez soin de vous » en baissant les yeux.


Mais il fallait bien commencer la journée. Par habitude. Par inertie. Parce que l’horloge du monde continuait de tourner, indifférente.


Elle ouvrit les yeux. Le plafond était toujours là. Le silence aussi. Un silence étrange.
Pas celui de l’aube. Un silence plus profond, plus viscéral. Celui qui vient quand quelqu’un manque. Un silence qui hurle sans bruit.


Elle posa un pied au sol, puis l’autre. Des gestes qu’elle avait oubliés d’aimer.
Se lever. Aller jusqu’à la salle de bain. Se brosser les dents. Ne pas pleurer. Le parquet grinça doucement, comme chaque matin. Un son familier, jadis rassurant. Aujourd’hui, seulement la preuve qu’elle était encore là.


Le miroir renvoya un visage qu’elle ne reconnaissait pas. Elle le regarda à peine. Trop de cernes. Trop de fatigue. Trop de vide. On pouvait lire dans ses traits la lente érosion de ce qui fut autrefois une femme vivante. Ses mains tremblaient légèrement. Elle les posa sur le lavabo, comme pour s’ancrer au monde.


Elle n’avait plus faim. Plus soif. Le café du matin n’avait plus de goût. La douche, plus de chaleur. Les journées, plus de but. Ce n’était pas une dépression. C’était plus insidieux. Un effacement. Progressif. Comme si la vie reculait en elle, centimètre par centimètre.


Elle descendait faire chauffer l’eau. Le même geste, chaque matin. Comme une danse sans musique. Un automatisme. Faire bouillir quelque chose, n’importe quoi. Histoire de remplir ce matin de quelque chose d’autre que du vide. Faire croire au monde qu’elle fonctionnait encore.


Il y a encore trois mois, la cuisine sentait la confiture chaude et les tartines brûlées. Elle préparait des tartines. Il fallait les couper en deux, sans croûte, comme il aimait. Il y avait du bruit, des rires, des courses folles autour de la table, des miettes semées comme des trésors. Il fallait râler parce qu’il mettait du chocolat jusque sur le front. Il fallait courir après les lacets, les cartables, les petits bonheurs du matin.


Maintenant, il n’y avait plus rien à préparer. La maison était trop propre. Trop calme.
Et son cœur, trop vide. Le monde, lui, continuait autour. Les voitures, les gens, les conversations.


Une vapeur légère s’échappa de la casserole. Elle la regarda s’élever, éphémère, silencieuse. Et d’un coup, l’image surgit.


Le cercueil. Les fleurs qu’elle n’avait pas choisies. Un piano, quelque part, qui jouait une musique douce. Les chuchotements derrière elle. Les regards baissés. Et elle, assise là, au premier rang, les mains sur les genoux, le regard vide, le corps présent mais l’âme ailleurs.


Elle avait quitté son corps dès les premières notes. Elle flottait au-dessus, loin, dans un espace où rien ne pouvait l’atteindre, ni consoler. Spectatrice de son propre chagrin, comme engourdie. Le monde s’agitait autour du corps qu’elle habitait sans plus rien y ressentir.


On l’a appelée “la maman”. On lui a tendu des mouchoirs, des sourires fragiles. Mais elle ne voyait rien. Elle n’entendait que le vide. Elle n’avait pas pleuré. Elle n’avait pas crié. Elle avait juste tenu. Comme on tient un fil pour ne pas tomber dans le vide.


Depuis, rien n’avait changé, chaque jour était une suite de pas sur ce fil. Un équilibre fragile. Un combat muet. Elle ouvrait les yeux. Elle fermait les yeux. Elle s’habillait. Elle mangeait parfois. Mais elle ne vivait plus. Son cœur battait, oui. Mais c’était un battement mécanique. Sans joie, sans but. Comme un tambour oublié dans le lointain.


Le vide était partout. Dans la maison, dans sa voix, dans la lumière du matin. Même le soleil semblait pâle.


Elle ferma les yeux. Respira. Juste une fois. Puis une autre. Et recommença.


Tya M

mardi 20 mai 2025

Râlage du matin : miroir, mon traitre miroir



La plupart du temps, je vis très bien avec mes rides.

Je les appelle mes plis de vie, mes parenthèses d’expérience, mes souvenirs gravés sous la peau.
Oui, enfin… ça, c’est les bons jours.

Parce qu’il y a aussi les autres matins.
Ceux où je me lève, je me regarde dans le miroir… et je découvre une nouvelle ride.
Là. Juste là.
Entre les deux yeux, ou sur le côté de la bouche, ou pire : sous l’œil gauche, en biais, traîtresse.

Et là, plus de poésie, plus de sagesse.
Juste une pensée brute :

"Mais ce n’était pas là hier, si ?!" 😤

Je sais, je sais. Le temps passe.
Je sais aussi que je ne suis pas censée m’y attarder.
Mais ce matin-là, elles m’ont exaspérée.
Toutes.
Les petites, les grandes, les franches, les sournoises.
J’avais envie de toutes les lisser d’un revers de main.
(Ça n’a pas marché.)

Alors j’ai râlé. Pour la forme. Pour la mine.
Et puis j’ai mis du rouge à lèvres, un peu de lumière au coin des yeux,
et je me suis rappelée que les rides, c’est aussi la preuve que j’ai ri.
Que j’ai vécu. Que j’ai aimé.
Et râlé souvent.

Mais ça, je me le dis l’après-midi.
Le matin, j’ai juste besoin de râler un bon coup, puis de me faire un café très fort. ☕️

Et heureusement, mon homme m’aime comme je suis.
Avec mes plis, mes doutes et mes grimaces du matin.
Ça ne les efface pas, non…
Mais ça soulage.

lundi 19 mai 2025

🐰 Petit grain de poil et grand moment de douceur



Ce matin, à une heure indécente pour mon corps (mais paraît-il parfaite pour mes formes), j’ai enfilé mes baskets dans un élan de bravoure… ou de désespoir.

Objectif : limiter les dégâts chocolatés.
Mission : footing.
Motivation : proche du néant.

Et puis là, entre deux râles d’effort et une envie soudaine de faire demi-tour, je l’ai vu.

Une petite boule de poils.
Une frimousse troooopppp mimi.
Le lapinou de ma voisine.

Oui, j’ai craqué. Oui, j’ai ralenti (ok, j’ai carrément arrêté de courir).

Je me suis arrêtée, littéralement happée par la scène.
Il était là, posé dans l’herbe, comme un petit nuage vivant,
avec ses oreilles dressées et ses moustaches qui frémissaient à chaque souffle d’air.

Il tenait une feuille entre ses pattes minuscules,
et la grignotait par petits à-coups appliqués, comme si c’était la chose la plus importante au monde.
Un petit bruit à peine audible, un froissement de verdure avalé dans la paix la plus totale.
Ses yeux brillaient, sombres et ronds, pleins d’innocence et de curiosité.
Et ce museau… ce petit museau en mouvement constant, qui oscillait comme une aiguille de bonheur.

Et j’ai fondu.

Y’a pas à dire, les animaux ont ce pouvoir-là : celui de t’adoucir la journée avant même ton premier café.
Un museau frémissant, deux yeux ronds, trois poils sur le museau, et me voilà gaga.
(Enfin… encore plus que d’habitude.)

J’ai eu envie de le partager ici.
Parce que parfois, un petit grain de folie se cache dans un terrier de douceur.
Et franchement, à l’heure où tout va trop vite,
voir ce petit lapin me rappeler que le monde peut encore être simple et mignon,
ça m’a fait du bien.

(Tu peux m’avouer que toi aussi, tu parles aux lapins, hein. On est entre nous.)



dimanche 18 mai 2025

Turin, ma ville coup de cœur : cafés, écureuils et magie italienne



Turin n’a pas la grandeur de la cathédrale de Milan.

Ni les canaux romantiques de Venise.
Et pourtant… c’est ma ville coup de cœur.
Peut-être parce que c’est la première que nous avons découverte ensemble, lui et moi.
Peut-être parce qu’à Turin, j’ai eu la sensation rare d’être dans une comédie romantique, version italienne. Mais vraie.

Au détour d’une rue, nous sommes tombés — par hasard, par magie — sur la Piazza Castello.
Une place immense, comme seules les villes italiennes savent en cacher.
Un musicien jouait un air romantique, une fontaine chantait doucement au centre, et autour de nous… ces bâtiments monumentaux, qui donnent à l’espace un vertige de grandeur.
On se sent tout petit, tout vivant.
Et dans ce moment suspendu, entre une note et un sourire, on s’est regardés…
Et on s’est sentis encore plus amoureux.
C’est bête, peut-être.
Mais c’était beau.

Turin, c’est aussi une autre forme de magie : celle du café.
Pas n’importe lequel : le Bicerin — une spécialité locale à base de café, de chocolat et de crème. Autant vous dire que ça cochait toutes mes cases gourmandes.

On ne voulait pas le goûter n’importe où.
On voulait du typique, du beau, du vrai.
Et on a trouvé le Caffè Mulassano.

Un café historique, minuscule mais somptueux, avec ses boiseries patinées, ses miroirs aux reflets d’époque, et sa petite fontaine de bronze et de marbre sur le comptoir — où l’on peut se servir de l’eau fraîche comme autrefois.
Un lieu hors du temps, où tout semble murmurer : prends le temps.

Les Italiens, eux, n’y traînent pas : un café au comptoir, une gorgée, un au revoir.
Mais nous, on a résisté à la cadence. On a pris le temps.

Et ce Bicerin…
Dès la première gorgée, tout s’est arrêté. Juste cette explosion de douceur, ce velours tiède qui glisse sur la langue, ce mariage parfait entre l’amertume du café, la rondeur du chocolat, et la tendresse de la crème.
C’était… réconfortant, voluptueux, presque indécent. C’est peut-être le meilleur café que j’ai bu de toute ma vie — et pourtant, Dieu sait que j’en ai bu. C’était plus qu’un café : c’était une déclaration d’amour liquide.

Mon homme m’a regardée, il a souri — et j’ai su qu’il ressentait exactement la même chose.

Je le dis sans hésiter, avec la même intensité que je l’ai bu :
à Mulassano, on sert du bonheur. En tasse.

L’autre chose qui m’a fait tomber amoureuse de Turin ?
Un écureuil. Oui, un vrai. Avec sa petite queue en panache et ses yeux curieux.
Au parc Valentino, je l’ai touché… enfin, c’est lui qui m’a touchée !

Il s’est approché, comme ça, l’air de rien, puis paf, il m’a frôlé la main du bout de sa patte.
J’ai failli pleurer de bonheur. Vraiment.
Pour moi, qui adore les écureuils au point de leur parler comme à des bébés chats, c’était un moment de grâce.

Je suis restée là, figée, le sourire béat, pendant que lui filait comme une fusée dans les arbres.
Un instant suspendu, un petit miracle de fourrure.
Rien que pour ça, Turin a gagné un bout de mon cœur.

Ce parc est un petit bijou, avec un village médiéval reconstitué qui nous transporte dans un autre temps.
C’est calme, verdoyant, et un peu hors du monde.

Et puis, il y a le marché.
Ah, les marchés… c’est un de nos plaisirs à tous les deux : flâner entre les étals, sentir les produits locaux, goûter, discuter.

On a retrouvé ce caractère chaleureux des Italiens.
On s’est offert un jambon de Parme incroyable, fondant en bouche, vendu par un agriculteur charmant qui parlait un peu français.
Et on est repartis avec le sourire, les bras chargés, et l’estomac déjà en fête.

Le soir, retour au camping.
Car oui, il est risqué de laisser les camping-cars sans surveillance en ville — ce n’est pas un mythe.

On s’est posés tranquillement avec un Spritz, notre jambon, une salade de tomates, et cette sensation de repos bien mérité après une journée à marcher.

Et je ne peux pas terminer sans évoquer l’endroit où nous avons passé la nuit :
Relax and Go, un petit camping pour camping-cars qui ne paie pas de mine mais fait un bien fou après une journée citadine.

Le propriétaire ? Un homme adorable, serviable, toujours de bonne humeur.
Et si jamais, un jour, il lit ces lignes (on ne sait jamais)…
Je voudrais le remercier.
Car c’est grâce à des accueils comme le sien que les voyages laissent de belles traces.

Turin, c’est peut-être la ville des grands bâtiments…
Mais moi, je m’en souviens pour toutes ses petites choses.

E
t c’est ça, la magie.






samedi 17 mai 2025

Mon premier coup de cœur littéraire : L’Écume des jours de Boris Vian

Lire, c’est ma façon de m’évader, de réfléchir, d’être ailleurs tout en restant là.

Il y a des livres qui me remuent, d’autres qui m’apaisent, certains qui m’ennuient — mais tous laissent une trace.

Il y a un livre qui a tout déclenché.
Celui qui m’a fait aimer la lecture.
Celui qui m’a fait rêver, vibrer, imaginer.
Celui qui, dès les premières pages, a ouvert un monde entier dans ma tête.

J’étais une enfant quand je l’ai lu.
Mais l’amour, la douleur, la beauté, les émotions… tout m’a transportée.
Chaque phrase dessinait des images.
Chaque mot déposait une couleur.
C’était comme si je lisais un film projeté à l’intérieur de moi.

Je ne savais pas encore que les livres pouvaient faire ça.
Me bouleverser à ce point.
Depuis, je cherche ça dans chaque lecture :
ce vertige-là, ce frisson-là.

Ce livre, c’était L’Écume des jours de Boris Vian.

Un titre étrange, presque liquide.
Un roman qui ne ressemble à rien d’autre.
Et pourtant, tout était là.

Je ne comprenais pas tout, pas vraiment, pas encore.
Mais j’ai compris l’essentiel :
que les mots pouvaient être des images, des sons, des parfums.
Que la tristesse pouvait être belle.
Que l’amour pouvait avoir une couleur.
Et que les livres, parfois, pouvaient faire mal — mais d’une douleur douce, presque précieuse.

Je me souviens encore de l’atmosphère.
Des fleurs qui grandissent dans les poumons.
Du piano qui fabrique des cocktails.
De Colin et Chloé.
Et de cette sensation étrange à la fin :
avoir grandi en refermant le livre.

Depuis, j’ai lu des centaines d’autres histoires.
Certaines m’ont marquée, d’autres non.
Mais L’Écume des jours reste à part.
C’est le premier livre qui m’a fait ressentir.
Et il restera, toujours, le tout premier vertige.

vendredi 16 mai 2025

Road trip en Italie du Nord : itinéraire, galères, coups de cœur et glaces inoubliables



Quinze jours, un camping-car, un chéri, des paysages à couper le souffle, quelques frayeurs en virage… et une glace qui valait tous les détours. Prêts à monter avec moi ?

Il y a quelque temps, nous sommes partis — mon homme et moi — pour un road trip de quinze jours en Italie du Nord.
L’envie d’ailleurs, le goût des routes qui tournent, et un camping-car prêt à encaisser les chocs (et les nids-de-poule) : une maison roulante, une liberté en marche, un cocon à deux vitesses.

Pour bien commencer les vacances, la météo nous a offert ce qu’il faut de grâce : traversée des Alpes sous un ciel clair, montagnes majestueuses, lacs étincelants, et ces nuages en suspension qui donnaient au paysage une allure un peu irréelle, presque volée à un rêve.

Comme on n’aime pas faire comme tout le monde, on a évité les grands postes-frontières et choisi de passer par La Clavière.
Une route moins touristique, plus sauvage.

Très vite, on comprend une chose essentielle : en Italie, ça passe ou ça casse.
Littéralement.

Les autoroutes sont impeccables… mais dès qu’on quitte les axes touristiques, les routes deviennent une aventure à elles seules.
Ajoutez à cela la façon de conduire des Italiens… comment dire ? – nerveuse, intuitive, parfois poétique, souvent risquée.
Ils ne freinent pas : ils décident de ne pas s’arrêter.
Vous obtenez donc une expérience qui éveille les sens… et le stress.
Mais tout le monde s’en sort, dans un chaos élégant.
Ou presque.

Un jour, sur un rond-point, on était déjà engagés, prêts à prendre la première sortie.
Tout allait bien — jusqu’à ce qu’une voiture avec une remorque surgisse de nulle part et nous double par la gauche… pour sortir devant nous, à cette même sortie qu’on prenait.
Oui, oui. Dans le rond-point.
C’est passé. De justesse.
Mais après ça, on a compris : le code de la route italien n’est pas un manuel. C’est une suggestion.

Et pourtant.
L’Italie reste une splendeur. Éblouissante même, surtout quand on ne la regarde pas seulement à travers les clichés touristiques.

J’aime l’Italie.

Les grandes villes fascinent par leur architecture, leur harmonie, leur puissance.
Mais ce sont les petites routes, celles qui traversent des zones industrielles abandonnées, des fermes oubliées, des paysages cabossés, qui m’ont le plus marquée.
Car au milieu de ce désordre apparent, on tombe sur un village, sur une place, sur une église, et là…
Le souffle se suspend.

Des joyaux cachés, souvent ignorés par les guides, mais vivants.
Majestueux dans leur silence, dans leur modestie.

Et pour bien marquer le début du séjour, on s’est offert une pause au Pont Tibétain — que je recommande à ceux qui n’ont pas le vertige (les autres… bon courage).
Ce n’est pas difficile, c’est même agréable, beau, un peu fou, et le personnel parle français et anglais, ce qui, quand on ne maîtrise pas l’italien, est un petit bonheur.

La première nuit, on l’a passée dans une aire disponible pour les camping-cars, au bord d’une rivière paisible, dans un petit village appelé Chambon.
C’était calme, simple, parfait.

Le lendemain… disons que nous avons eu une idée lumineuse : aller voir une cascade.
Très belle, la cascade.
Mais plus jamais en camping-car.

Les routes pour y accéder étaient si étroites qu’on est passé au centimètre près, et nos rétros ont payé l’audace (paix à eux).
Mais on ne pouvait pas faire marche arrière, alors… on a continué.
C’est aussi ça, l’aventure : les choix qu’on ne referait pas, mais qu’on ne regrette pas tout à fait.
Mon homme, fan de cascades, avait des étoiles dans les yeux.
Moi, j’avais les bras crispés sur l’accoudoir.
Chacun son truc.

Et puis il faut que je vous parle de Pignerol.

Pas parce qu’il s’y passe des choses incroyables — non.
Mais parce qu’il s’y trouve un lieu magique pour les gourmandes comme moi :
La Cioccolatopuro.

Une révélation.

Ce sont, sans aucun doute, les meilleures glaces artisanales que j’ai goûtées pendant tout le voyage.
Tellement bonnes qu’on y est retournés sur le chemin du retour.
Même les végans y trouveront leur bonheur.
Et à vrai dire… chaque fois qu’on met un pneu en Italie, on y repasse.
Tradition non négociable.

Les vendeuses sont adorables, comme l’Italie d’avant, celle qui accueillait avec le sourire et le cœur ouvert. 
Et si vous aimez les douceurs, je vous en conjure : goûtez celle à la crème de noisette.
C’est comme mordre dans l’intérieur d’un Kinder Bueno, mais en version divine.
Rien que d’y penser, j’en salive.

Après ça, on a pris la route vers Turin.
Mais ça… je vous le raconterai dans un autre article 😉




jeudi 15 mai 2025

À ses côtés, toujours

Il n’apparaît pas sur les photos.

Et pourtant, il est derrière beaucoup d’entre elles.

Il n’écrit pas une ligne sur ce blog.
Mais sans lui, je n’aurais peut-être pas osé l’ouvrir.

Il est mon compagnon de route, de jeux, de projets, d’errances.
Celui qui me regarde sans juger, qui m’écoute jusqu’au bout (même quand je parle de masques, de microbes ou de structures narratives).
Il est mon appui discret, mon allié, mon Apollon — même si le monde ne verra jamais son visage. Pas ici. Par respect, par pudeur, par choix.

Il est celui qui m’accepte toute entière.
Avec mes formes, mes angles, mes failles.
Mes silences comme mes bavardages, mes élans d’écriture comme mes insomnies pleines d’idées.
Il me voit telle que je suis, sans filtre ni façade.
Et ça, croyez-moi, ce n’est pas donné à tout le monde.

Il est aussi la cause officieuse de quelques rondeurs…
Avec ses attentions sucrées, ses douceurs déposées sans bruit, ses plats cuisinés “juste pour me faire plaisir”.
Mais il est surtout celui grâce à qui ce blog a un regard : c’est lui qui tient l’objectif pendant que moi je tiens les mots.

Et puis il est d’une gentillesse… viscérale.
Pas celle qui s’affiche, pas la polie, la surfaite.
Non. Une vraie bonté, calme, tranquille, enracinée.
Celle qui croit sincèrement que chacun porte en lui du bon.
Celle qu’on appelle naïve quand on ne la comprend pas.

Je n’écrirai pas son nom.
Je ne montrerai pas son visage.
Mais je voulais lui rendre une place ici, parce qu’il fait partie de moi, de ce que je partage, de ce que je deviens.

Il est là, derrière chaque mot.
Comme un souffle doux, constant.
Invisible… mais indispensable.

Tya M


mercredi 14 mai 2025

Version non contractuelle de moi-même

Je suis Tya M.
Pas tout à fait de première fraîcheur, un peu ronde, très pipelette et encore pleine de contradictions vivantes.
Dans ma tête, j’ai encore vingt ans quand il s’agit de m’émerveiller, de râler, ou de partir sur un coup de tête en road trip.

J’aime voyager.
Pas pour cocher des cases, ni pour faire de jolies photos.
Chaque ville, chaque pays, chaque région est une nouvelle façon de voir le monde,
de penser, de vivre, d’aimer, de parler, de construire.
Et moi, j’absorbe tout ça. Comme une éponge un peu curieuse.

J’aime les routes improvisées, les villes sans plan, les coins de campagne où le café du matin sent l’herbe mouillée et la liberté.
J’aime ce qu’on ne prévoit pas, les virages au hasard, les haltes improvisées.
Et j’aime ce moment où le paysage change et qu’on se sent un peu plus vivant.

Je suis une grande bavarde, mais pas très mondaine.
Les foules anonymes à l’autre bout du monde, celle-là, je les adore.
Mais pas les foules du quotidien, celles qui vous regardent toujours un peu de travers.
Je préfère les passants d’ailleurs, qu’on ne reverra jamais.

J’adore lire. Depuis toujours.
L’Écume des jours, c’est le livre qui m’a fait aimer l’univers de la lecture.

Et j’écris.
Depuis toujours aussi — mais pour moi, dans l’ombre, en silence.
Et puis cette année, j’ai décidé d’oser.
D’écrire pour de vrai.
Un roman. Un thriller, peut-être. Ou quelque chose de plus vaste.
J’aime trop de styles pour choisir. Alors je ne choisis pas.
Je vais tester différents genres.

Parce que mon cerveau ne s’arrête jamais.
Jamais.
Il fuse. Il cogite. Il crée même quand je dors.
Alors pour l’occuper, j’écris… en écoutant de la musique.
Il faut que tout soit en mouvement dans ma tête pour que ça fonctionne.
C’est bizarre, mais c’est moi.

Et puis il y a le chocolat.
Je l’adore... passionnément, à la folie, pour toujours.
Le chocolat et moi, c’est une vieille histoire d’amour.
Fidèle, intense, légèrement toxique, mais on s’aime quand même.
Je tente de compenser avec des salades composées. Très composées.
Genre : trois feuilles de mâche qui se battent en duel entre des copeaux de parmesan, des croûtons grillés, des œufs mollets, des noix caramélisées et une tonne de vinaigrette.
C’est techniquement une salade. Moralement, on est borderline.

Et puis… le café... hummmm.
Le vrai, noir, chaud, sans chichis.
Ou le mocaccino, mélange parfait entre le cappuccino et le chocolat.
Je suis du genre à en boire beaucoup trop, à toute heure,
comme si chaque tasse pouvait m’aider à garder le monde un peu plus clair.
C’est mon carburant, mon réconfort, ma pause qui dure un peu trop.

Je suis aussi hypochondriaque.
Pas un peu. Pas pour rire.
Le COVID m’a transformée en héroïne post-apocalyptique version anxieuse.
Depuis, je ne sors plus sans mon masque chirurgical.
Ce masque, c’est mon talisman. Mon rempart contre l’invisible.
Sans lui, je me sens vulnérable, comme si tout ce qui flotte dans l’air cherchait une brèche pour s’attaquer à moi.
Je sais que c’est irrationnel. Que certains trouvent ça ridicule.
Certains rient, d’autres comprennent.
Moi, j’assume : c’est ma cape d’invisibilité contre les microbes.
On est tous un peu cabossés.
Moi, ça se voit, c’est tout.
Je travaille dessus. Lentement. Mais j’avance.

Ce blog, c’est tout ça.
Des mots, des pensées, un peu de chaos organisé.
Un coin pour déposer ce qui déborde.
Un carnet de route, un terrain de jeu, un refuge.
Pour moi. Et peut-être, pour vous aussi.

Tya M

mardi 13 mai 2025

Pourquoi ce blog ?

Je n’avais pas prévu de le faire : Moi, mes livres et l'ailleurs.
Créer un blog, me dévoiler, entretenir un espace semi-public où je serais à la fois l’autrice et la personne. Ce n’est pas naturel pour moi, et ce n’est pas vraiment ce que je cherche.

Mais on me l’a demandé. On me l’a même conseillé, presque imposé.
Et puis j’ai réfléchi.
Si je dois me rendre visible, alors autant le faire à ma manière.

Ce blog ne sera pas un lieu de promo.
Ce sera un ailleurs.

Un endroit pour déposer ce qui me traverse : des mots en désordre, des réflexions volées au vent, des bouts de paysages, d’émotions, de souvenirs.
Peut-être un peu de colère parfois. Peut-être du silence.
Et oui, peut-être aussi quelques échos de mes romans — parce que l’écriture fait partie de moi, même si elle ne me résume pas.

Je ne sais pas encore ce que ce blog deviendra.
Mais j’aime l’idée qu’il commence ici. Sans plan, sans obligation.
Juste avec l’envie d’écrire autrement.

Bienvenue.

Tya M