Il ne mesure que quelques centimètres.
Et pourtant, il porte en lui des années de désir silencieux, de passion discrète, de patience.
Tiki, notre petit gecko léopard, n’est pas arrivé par hasard. Il est le fruit d’un rêve longtemps caressé par mon chéri — un rêve que nous avons fini par attraper ensemble, du bout des doigts, dans une animalerie baignée de chaleur et de murmures.
Depuis toujours, il est fasciné par ces petits êtres à sang froid, si expressifs malgré leur silence. Leur regard fixe, leurs couleurs éclatantes, leur lenteur attentive. Ce n’est pas une passion bruyante, mais elle est réelle, enracinée, presque enfantine. Et moi… je l’ai écoutée. J’ai vu dans ses yeux ce que peu perçoivent : la joie retenue, l’attente sage, l’amour vrai pour cette espèce que peu comprennent.
Alors, un jour, on a décidé de le choisir ensemble.
Parmi tous, c’est Tiki qui nous a fixés — ou peut-être était-ce l’inverse.
Sa robe flamboyante, sa démarche royale, son calme presque méditatif : il avait ce je-ne-sais-quoi qui ne laissait aucun doute. C’était lui.
Je ne pensais pas qu’un lézard pouvait m’attendrir autant.
Tiki ne miaule pas, ne jappe pas, ne ronronne pas. Il est là. Il existe, calmement. Il nous oblige à ralentir, à observer à notre tour. Il nous offre une autre façon de regarder le monde, à hauteur de patte.
Depuis, il fait partie de notre quotidien. Il grimpe sur les bras, observe avec ses grands yeux de nacre, se fige comme une statuette puis bondit sans prévenir. Il est curieux, doux, jamais pressé. On pourrait croire qu’il ne fait rien… mais il apaise. Il relie. Il veille.
Tiki, c’est bien plus qu’un lézard.
C’est un fragment de rêve devenu vivant.
Un symbole de notre complicité, de ce lien invisible qui nous pousse à réaliser ensemble les choses importantes, même les plus petites.
Et chaque soir, en le regardant s’installer sous sa cachette ou grimper lentement sur nos mains, je me dis que parfois, le bonheur tient dans peu de choses : un regard échangé, une promesse tenue, et un petit roi tacheté nommé Tiki.
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