Pourquoi ce blog ?

J e n’avais pas prévu de le faire : Moi, mes livres et l'ailleurs. C réer un blog, me dévoiler, entretenir un espace semi-public où je ...

lundi 15 septembre 2025

Traverser ses angoisses



Les angoisses… Elles apparaissent parfois sans prévenir, comme une ombre qui s’impose au milieu du calme. Elles coupent le souffle, serrent la poitrine, transforment chaque respiration en combat silencieux.

À l’extérieur, souvent, personne ne voit rien. Mais à l’intérieur, c’est une tempête invisible.

Elles peuvent naître d’un traumatisme, d’une phobie, d’un terrain anxieux ou de mille autres raisons. Peu importe leur origine, le combat reste le même : celui de tenir, de continuer, malgré elles.

Et ce combat-là, tu le connais. Il n’est pas simple, il est épuisant parfois. Pourtant, chaque fois que tu traverses une angoisse, tu prouves quelque chose que tu oublies souvent : tu es courageux.se. Tu es fort.e.

Tes angoisses ne sont pas toi. Elles passent.
Toi, tu restes.

Alors, respire doucement.
Tu es là. Et c’est déjà une victoire. 🌸

lundi 1 septembre 2025

Quand les gestes s'effacent



Ce matin-là, dans la cuisine où le soleil peinait à pointer son nez, elle observait en silence.
Ils s'étaient déjà tous installés, en train de se servir tout en discutant comme s'il ne manquait personne.
Personne ne leva les yeux. Personne ne lui demanda si elle voulait du café.
Sa chaise était là, pourtant. Vide.
Comme une part d’elle-même depuis trop longtemps.


Autrefois, il la devançait toujours. Un premier cappuccino, tous les deux ensembles, avant de lever les enfants. Ensuite un deuxième, avec les enfants. Ce petit rituel était pour elle un signe de tendresse, un début de journée empreint d’amour. Elle lui disait que c’était le meilleur cappuccino, simplement parce qu’il était fait par lui.


C’est à ce moment précis qu’elle comprit que c’était trop. Qu’elle n’en pouvait plus.
Tous ces petits gestes qui, autrefois, construisaient leur complicité, s’étaient évanouis un à un.
Et celui-là… c’était le dernier qui restait.


Pour lui, ce n’était rien.
Pour elle, c’était essentiel.
Une brèche de tendresse dans une routine qui l’écrasait un peu plus chaque jour.


Elle s’était épuisée à essayer de lui faire comprendre.
À lui dire que quelque chose s’effondrait.
Qu’elle avait besoin de retrouver cette étincelle, cette attention, ce regard.


Mais chaque tentative se heurtait à un mur.
De la mauvaise foi. De l’agacement. De l’incompréhension.


Lui ne voyait qu’une femme qui ressassait les mêmes reproches.
Il n’a jamais cherché à entendre ce que ses silences hurlaient.


Il a laissé le poids de la routine s’abattre entièrement sur elle.
Sans un mot.
Sans un geste.
Sans voir qu’il étouffait lentement ce qui les reliait.


Et ce matin, en voyant sa place inoccupée, elle réalisa que tous ces petits gestes oubliés avaient érodé, lentement, tout ce qui faisait leur force.
Elle n’était plus qu’une silhouette transparente.
Et elle en avait assez.


Ce matin-là, quelque chose s’est brisé.
Elle comprit qu’elle ne pouvait plus continuer ainsi, à être tout sauf une femme.
Elle sut, avec une clarté douloureuse, qu’il ne ferait jamais l’effort de comprendre.
Et qu’elle, désormais, devait penser à elle.
Se retrouver.
Se redonner la place qu’elle n’aurait jamais dû céder.


Elle avait passé des années à penser aux besoins des autres, à les devancer, à leur offrir le confort de ne jamais se poser de questions.
Elle leur avait donné l’habitude de passer avant elle, toujours.
Mais ce matin, c’était fini.


Ce matin, elle a décidé de se choisir.
Enfin.


Tya M.